par Maayan Lubell et James Mackenzie
Israël prévoit d'intensifier ses frappes aériennes sur les stocks syriens d'armes de pointe, ont déclaré des responsables israéliens lundi, ajoutant que l'Etat hébreu allait maintenir une présence "limitée" de troupes sur le terrain dans l'objectif d'écarter toute menace émergente en Syrie après le renversement du régime de Bachar al Assad.
Israël, qui observe les évènements en Syrie avec espoir et inquiétude, évalue la chute du président Assad comme l'un des changements stratégiques les plus importants au Moyen-Orient depuis des années.
Si la chute du régime syrien a fait disparaître un bastion à partir duquel l'Iran, ennemi juré d'Israël, exerçait son influence dans la région, l'avancée fulgurante des forces rebelles présente des risques pour l'Etat hébreu en raison de la présence de combattants issus de la mouvance islamiste d'Al-Qaïda.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que l'armée allait "détruire des armes stratégiques lourdes dans toute la Syrie, y compris des missiles air-sol, des systèmes de défense aérienne, des missiles sol-sol, des missiles de croisière, des roquettes à longue portée et des missiles côtiers".
Un haut fonctionnaire israélien a précisé que les frappes aériennes se poursuivraient dans les jours à venir.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré qu'Israël n'avait aucun intérêt à s'immiscer dans les affaires intérieures de la Syrie et que le pays se préoccupait uniquement de défendre ses citoyens.
"C'est pourquoi nous attaquons des systèmes d'armes stratégiques comme, par exemple, les armes chimiques restantes ou les missiles et roquettes à longue portée, afin qu'ils ne tombent pas entre les mains d'extrémistes", a-t-il déclaré à la presse à Jérusalem.
Israël, qui cherche à écarter toute menace future de la part de son voisin, a érigé en octobre une nouvelle barrière sur le plateau du Golan, bande démilitarisée et zone tampon à la frontière avec la Syrie.
Tôt dimanche, Tsahal déclarait avoir envoyé des forces terrestres dans la zone, créée par l'accord de dégagement des forces syriennes et israéliennes de 1974 et supervisée par la Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD).
L'armée israélienne a publié lundi des photos de commandos dans la région syrienne du Mont Hermon.
D'après les déclarations de Gideon Saar, la présence de troupes de Tsahal en Syrie est strictement limitée.
"C'est essentiellement à proximité de nos frontières, parfois à quelques centaines de mètres", a-t-il déclaré. "Il s'agit d'une mesure très limitée et temporaire que nous avons prise pour des raisons de sécurité".
(Reportage Maayan Lubell ; version française Etienne Breban ; édité par Sophie Louet)
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